Par Claire le 09/01/2024 dans Prise de conscience
Mis à jour le 09/01/2024
On va d’abord voir pourquoi la Nature est indispensable à notre bien-être qu’il soit physique et psychique. Et surtout, vous savez que chez Psychologie-et-climat, on aime dire que ça sera difficile d’aller bien dans un monde qui va mal. On se penchera donc aussi sur les pratiques simples à mettre en œuvre et qui nous permettent d’aller mieux tout en aidant la biodiversité, c’est-à-dire en préservant nos conditions de vie.
Pourquoi la Nature est indispensable à notre bien-être ?
Pour répondre à cette question et sans partir dans une longue compilation historique, il peut être intéressant de s’arrêter sur quelques dates.
En 1984, Roger S. Ulrich a montré que les patients qui avaient une vue sur des arbres depuis leur chambre d’hôpital séjournaient moins longtemps à l’hôpital et avaient besoin de moins de médicaments que ceux qui avaient une vue sur un bâtiment.
Syndrôme du manque de nature
En 2005, Richard Louv, journaliste et auteur américain, démontre tous les bienfaits du simple fait d’être “dehors” dans son livre devenu best-seller “Une enfance en liberté ; protégeons nos enfants du syndrome de manque de nature”.
Son constat est issu d’une longue enquête qui l’amène à développer le concept de Syndrôme de déficit de Nature (nature-deficit disorder) : en passant trop de temps à l’intérieur et donc loin de la nature, les personnes s’exposent à de nombreux problèmes physiques et mentaux : obésité, hypertension, diabète, dépressions, asthme, etc. Chez les enfants, il peut favoriser l’hyperactivité avec déficit de l’attention, myopie, retards au plan du développement d'habiletés motrices et d'aptitudes sociales.
Jardins à visées thérapeutiques et hortithérapie
Un jardins à visée thérapeutique, à ne pas confondre avec des jardins de plantes médicinales, sont un un jardin spécifiquement aménagé pour s’adapter aux besoins physiques, déambulatoires, sociaux et psychologiques de ses usagers. Il est souvent installé dans les établissements de soins (hôpitaux, Ehpad, centres d’accueil pour personnes handicapées, etc.).
Ces jardins agissent sur le stress et réduisent la fatigue. Ils visent à favoriser la stimulation motrice notamment par la marche, la stimulation au travers des sens, le renforcement de la mémoire du mouvement et les repères des saisons, etc.
L’hortithérapie consiste, elle, à utiliser les plantes et le végétal comme médiation thérapeutique sous la direction d’un professionnel formé à cette pratique pour atteindre des objectifs précis adaptés aux besoins du participant.
La Sylvothérapie par les bains de forêt ou Shinrin Yoku
Cette pratique qui vient du Japon consiste en une promenade lente et en silence en forêt ou milieu urbain “naturel”. Il s’agit de marcher lentement sans but particulier pendant une durée d’environ 2 heures. Un guide vous invite à vous relaxer et à vivre en pleine conscience les images, sons, odeurs, textures… Les bienfaits seraient nombreux : réduction du stress, baisse du rythme cardiaque et la pression artérielle, renforcement du système immunitaire grâce à l’inspiration des molécules sécrétées par les arbres (phytoncides), effets sur la dépression, etc.
Service écosystémique culturel
Même si le terme “service” fait l’objet de discussions, il est admis que la Nature rend différents services écosystémiques qui permettent que les Humains et les autres vivants puissent vivre.
Côté psychique, la Nature rend un service écosystémique dit “culturel”. Ce service culturel concerne l'inspiration esthétique, l’éducation, le sentiment d'appartenance (car la Nature est un bien commun). De plus, devant la beauté de la Nature, devant sa variété, son ingéniosité, son efficacité (elle n’est pas économe mais elle recycle tout), nous pouvons retrouver notre âme d’enfant en s’émerveillant.
Le contact avec la “Nature” prend soin de nous
On voit donc que se rapprocher de la Nature, y passer du temps, s’y promener, s’y connecter par ses sens, s’immerger dedans présente de nombreux bienfaits tant physiques que psychiques.
Les pratiques à mettre en œuvre sont donc simples et peu onéreuses.
On peut donc randonner, faire du sport en plein air, jardiner, aller y peindre ou faire de la photographie, aller le contempler. Certains pourront être tentés par une approche plus spirituelle via des ateliers ou stage de connexion au vivant. On peut pratiquer du Sit-Spot qui consiste trouver un endroit de Nature, même en ville et d’y aller seul, en silence et régulièrement, de l’observer, de se laisser observer et de tisser un lien avec cet endroit de Nature.
En somme, toute activité de plein air aide généralement à aller mieux, qu’elle soit active ou plus contemplative.
Attention néanmoins à choisir son endroit ! D’une part, afin de ne pas perturber les écosystèmes ou y porter atteinte. D’autre part, pour ne pas se rendre dans un endroit transformé, abîmé, détérioré dont la vue réveillera notre écoanxiété ou notre solastalgie.
Nous pouvons prendre soin de la Nature
Nous faisons partie du vivant et nous sommes interdépendants du reste du vivant. La Nature est notre habitat, ce qui nous nourrit, ce qui régule les grands cycles de la planète, dont le climat. Prendre soin des écosystèmes, préserver la biodiversité, régénérer les conditions du vivant est primordial et indispensable pour nos conditions de vie actuelles et futures.
Cela peut se faire, par exemple, en s’engageant dans une association de défense de l’environnement. Cet engagement permet aussi d’apprendre comment fonctionnent les écosystèmes, de connaître les animaux et plantes de sa région – ceux qui sont en danger, et comment faire pour les protéger. Cet apprentissage peut aussi passer par le fait de contribuer à la connaissance en participant à des sciences participatives (comme les comptages d’oiseaux), via des applications (Plantnet, Birdnet, Merlin, etc.), par des participations à des ateliers type Fresque de la biodiversité.
“On ne protège que ce qu'on aime, et on aime que ce qu'on connaît.”
Jean-Jacques Cousteau
La bonne nouvelle, c’est qu’en prenant soin du vivant, on se sent mieux d’une part parce que prendre soin de la Nature, c’est être à son contact et qu’on a vu que cela apporte du bien-être. Et parce que prendre soin est valorisant, on se sent utile.
En résumé
De nombreuses études ont montré les bienfaits et le caractère indispensable de la Nature sur notre bien-être. Les pratiques en Nature peuvent être simples et peu onéreuses. Il faut néanmoins bien choisir son endroit pour ne pas perturber les écosystèmes mais aussi pour ne pas se rendre dans un endroit détérioré dont la vue réveillera notre écoanxiété ou notre solastalgie.
A l’inverse, à travers divers engagements, de notre côté nous pouvons prendre soin de la Nature et de la biodiversité ainsi qu’apprendre à les connaître pour encore mieux les protéger. Cet apprentissage aide à comprendre notre interdépendance avec le reste du vivant et notre habitat, la Terre. Prendre soin de la Nature sous toutes ses formes est donc indispensable pour prendre soin de nous à long terme.
Cependant, se connecter la Nature et au vivant n’est pas la seule chose que l’on peut faire pour se ressourcer. Vous pouvez trouver plusieurs autres pistes dans l’article Se ressourcer.
Si vos difficultés vous empêchent de bien fonctionner, n’hésitez pas à rencontrer un.e psychologue même ponctuellement.