Par Claire le 20/01/2024 dans Prise de conscience
Mis à jour le 20/01/2024
Comme nous en parlons ici, face aux enjeux climatiques et environnementaux, l’action est un moyen de choix pour se sentir mieux tout en étant utile. Qu’un grand nombre (de personnes, d’entreprises, d’Etats, etc.) agissent est en effet indispensable pour ralentir les dérèglements en cours, préserver les écosystèmes, l’eau, les ressources, etc.
L’action collective est particulièrement aidante
Elle permet de recevoir du soutien social. Être entouré de personnes qui regardent dans la même direction est apaisant car on se sent moins seul. Dans certains cas, elle aide à renouer des liens car certains de ces liens peuvent être fragilisés avec ceux qui n’ont pas cette prise de conscience.
Agir en collectif permet aussi de se sentir plus fort en réalisant que d’autres se mettent en mouvement à nos côtés. Bien évidemment, agir en collectif permet d’être effectivement plus efficace.
Se mobiliser, oui ! Mais pas n’importe comment !
Ceci étant rappelé, il est néanmoins important de réfléchir avant de se mobiliser.
En effet, l’urgence et l’ampleur de ce qu’il y a à faire, le besoin de sensibiliser et de mobiliser le plus grand nombre peut générer une frénésie d’action voire une certaine panique. Cela peut nous amener à nous engager et à nous sur-engager en nous faisant courir d’une action à l’autre.
Attention ! Si vous remarquez cela, c’est un indice que le complexe d’Atlas vous guette ! Ce complexe d’Atlas consiste à croire que le monde entier repose sur nous. Lâcher la moindre tâche est alors impossible, soit parce qu’on est convaincu que notre action personnelle est déterminante, soit parce qu’on ressent de la culpabilité lorsqu’on est moins engagé dans l’action.
Si l’on détecte, ou qu’on nous fait remarquer que nous présentons cette tendance, il est important de faire un travail sur soi par rapport à cette croyance. Une aide extérieure peut éventuellement être utile.
Pour durer, choisir ses actions
Pour ne pas se surinvestir et s’épuiser inutilement, répondre à trois questions est primordial.
Sur quoi j’ai prise et où se situent mes compétences ?
Nous avons tous nos domaines de compétences. Inutile donc de s’épuiser et de ne pas être productif sur un domaine que nous ne maîtrisons pas. Sauf si c’est un domaine auquel nous souhaitons nous former sur le tas, bien entendu !
Cette réflexion autour de ses propres talents est en lien avec le fait d’apprendre à faire confiance aux autres, à leurs compétences qui sont sans doute complémentaires des nôtres. Plutôt que de s’épuiser en faisant des choses qui nous coûtent en énergie et sur lesquelles nous n’avons pas vraiment prise, laissons-les aux personnes qui, elles, ont possibilité de faire bouger les choses sur ces domaines.
Ce que je fais est-il vraiment utile et efficace ?
La deuxième question à se poser qui vient logiquement après la question précédente est celle de son efficacité et de l’utilité de ce que l’on fait.
Cet article vous donne des éléments concernant ces interrogations que vous pouvez avoir sur ces sujets.
Mes choix correspondent-ils vraiment à mes valeurs ?
Mes actions correspondent-elles à mes valeurs profondes ? Est-ce que je crois vraiment en elles ? Ou est-ce que je les fais parce que je pense que je dois les faire, parce que je m’y sens obligé d’une manière ou d’une autre ?
Par exemple, suis-je vraiment aligné avec la manière de mener les actions militantes de l’association dont je fais partie ? Ou, est-ce que je ne suis pas en train de sacrifier une de mes valeurs importantes (par exemple : prendre soin de mes enfants) lorsque la mise en mouvement m’éloigne autant d’eux (si c’est le cas) ?
En effet, plus nous agissons en lien avec nos valeurs, plus nous croyons dans nos actions, moins nous nous épuisons.
Est-ce que j’agis pour éviter mes émotions ?
Un dernier questionnement, inspiré de la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT), est intéressant à avoir : comment mes actions se situent-elles sur un axe Évitement - Valeurs ?
En d’autres mots, à quel point mon niveau d’actions a pour but d’éviter de ressentir mes émotions désagréables ? Et à quel point cela correspond à mes valeurs et mes besoins ?
On a tout à gagner à s’interroger honnêtement si, pour nous, agir est surtout un moyen de ne pas ressentir notre éco-anxiété. Si c’est le cas, il nous sera difficile de réussir à s’arrêter pour prendre soin de nous et pour nous ressourcer.
En effet, dans ce cas, dès que nous ralentissons notre action, nous diminuons par là même notre évitement des ressentis désagréables. Nous risquons alors d'être à nouveau assaillis par des émotions telles que l’anxiété ou la culpabilité. Donc, continuer à agir devient une nécessité pour continuer à ne pas être à nouveau submergés par ces sentiments. Le burn-out n’est alors pas loin…
Si l’on constate que, pour aller bien, on est obligé d’être sans arrêt dans l’action, c’est que nous utilisons l’action pour éviter d’être en contact avec nos émotions désagréables. Il peut alors être très utile d’apprendre à accueillir et à faire de la place à ces émotions.
En résumé
Il est important de réfléchir avant de se mobiliser pour ne pas risquer de s’épuiser.
Pour cela, on doit se poser trois questions importantes : Sur quoi j’ai prise et où sont mes compétences. Ce que je fais est-il vraiment utile et efficace ? Mes choix correspondent-il vraiment à mes valeurs ?
Si l’on constate que, pour aller bien, on est obligé d’être sans arrêt dans l’action, c’est que nous utilisons l’action pour éviter d’être en contact avec nos émotions désagréables. Il peut alors être très utile d’apprendre à accueillir et à faire de la place à ces émotions.
Par ailleurs, au-delà du choix d’action, pour durer, il est important de s’écouter et de prendre soin de soi.
Si vos difficultés vous empêchent de bien fonctionner, n’hésitez pas à rencontrer un.e psychologue même ponctuellement.